L'éducation est une structure relationnelle asymétrique, inégalitaire
L’éducation, avec son type bien particulier de relation éducateur-éduqué, est la matrice du type de relations qui gouverne le monde actuel. L’éducation éduque essentiellement à... l’éducation, c’est-à-dire à être éduqué, à être inscrit dans un type particulier de relation – éducateur-éduqué –, à le trouver «normal», à s’y trouver bien; si possible à en redemander; voire à payer pour cela – de quelque «monnaie» que ce soit. Le remède à cette situation – si tant est que je ne la trouvais pas satisfaisante – n’est toutefois pas dans une «meilleure» école ou une «meilleure» éducation. Je ne ferais qu’améliorer le pire... Elle est plutôt de comprendre pourquoi et comment, d’une part, l’éducation m’empêche d’apprendre ce qui a du sens pour moi, et, d’autre part, m’inscrit dans une relation de dominant-soumis. Pourquoi, aussi, en est-il ainsi ? Comment et pourquoi en sommes-nous arrivés là et comment nous en sortirons: par notre anéantissement (déjà bien entamé) pur et simple ? Ou par une prise de conscience libératrice ?
Le GRéA La Vie ne recherche donc pas une ou la meilleure éducation, ni des «coupables». Ses réflexions le conduisent à abandonner la recherche d’une énième éducation alternative, pour privilégier la recherche d’une alternative à l’éducation.
Comment «apprendre» a-t-il pu se confondre avec enseigner (ou éduquer, former, conscientiser, développer, conduire, aider, assister etc.) ? Comment enseigner-apprendre est devenu un «besoin». Car, en effet, je respire, je vis et j’apprends... – tout à la fois– et ce ne sont pas des besoins. Cela «va de soi», naturellement. Cela devient un besoin dès qu’une gêne ou un empêchement apparaît dans ma respiration, dans ma vie ou dans mon apprendre.
C’est le manque, qui crée le besoin. Et le GRéA La Vie met bien en évidence, notamment, que l’éducation éduque au manque, à la peur, à la soumission... et donc à la conformation, au temps contraint, à l’espace contraint, à la pensée contrainte,etc. M’empêcher de respirer ou d’apprendre, actes innés, crée mon «besoin» de respirer ou d’apprendre. C’est donc , en fait, la raréfaction intentionnelle, par l’éducation, des possibilités d’apprendre, qui va justifier le «besoin» d’apprendre... par l’éducation. Tout comme la raréfaction intentionnelle de l’air, pour ma respiration, instaurerait mon «besoin» de respirer et validerait la mise en œuvre d’un système, contrôlé par d’autres, de distribution d’air et de respiration artificielle. Ce «besoin» crée ensuite la valeur de ce qui est raréfié, de ce qui «manque», et il fonde donc le «droit» pour tous de respirer ou d’être éduqué. Ce «droit», à son tour, justifie l’extension et l’expansion, de gré ou de force – puisque «c’est (devenu) un droit» – du processus à l’ensemble de la planète et à tous ceux qui y résisteraient. On notera, au passage, comment, subrepticement un «droit» devient curieusement un devoir, une obligation. En France, par exemple, le droit (déjà discutable en soi, donc) à l’instruction est compris comme une obligation, un devoir, d’instruction – et contrôlé, dans les familles non-scolarisantes, comme tel.
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Une «bonne» éducation ne peut donc exister. D’abord parce que ceux qui la «délivrent» sont les meilleurs produits conformes du système «dominant-soumis» et sont expressément chargés de le perpétuer, voire de l’accentuer. En éducation, la mise sous tutelle se commet au nom de la «liberté», l’injustice au nom de l’«égalité», etc.. «C’est pour ton bien...», bien sûr, que je te prive, te contrôle, t’interdis, te juge, te punis, te récompense, te façonne, etc.. Il n’y a aucun doute sur les intentions – comme sur leurs effets. Ensuite, tout simplement parce que la solution ne peut être la cause-même du problème. Et, pour GRéA La Vie, l’éducation, y compris hors de l'école ou l’école n’est pas la solution.
L’éducation est le problème.
LETTRES DE L’É.A. (‘ÉDUCATION’ AUTHENTIQUE)
Ces «Lettres» n’ont pas pour objet de convaincre et encore moins de «lutter» pour (ou contre) quoi que ce soit. Leur raison d’être est de partager, non d’avoir raison ou de «gagner». Les lire ne m’engage à rien. C’est juste une occasion de «considérer» des idées (d’) autres, sans avoir à réagir: il n’y a, en effet, ni à approuver, ni à réfuter, ni à adhérer, ni à acheter, ni à appliquer… ni même à comprendre. Seulement à «considérer»